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La Route de Christian

La Route de l'Amitié est un évènement majeur. Organisée depuis 1998 tous les deux ans par une équipe de bénévoles qui n'ont pas peur de se retrousser les manches pour que cela fonctionne ; Et cela fonctionne très bien. Notre association, dès 2004, s'est particulièrement investie pour que Concarneau soit ville étape de la Route. Ceci s'est réalisé à partir de 2007, après Port-la-Forêt en 2005.

Nous restons étroitement liés à l'organisation de La Route et à sa formidable équipe de bénévoles. La formule consacrée étant de respecter un esprit maritime de partage et de convivialité. Ainsi on peut voir, tout au long de La Route, des bateaux puissants proposer leur aide au remorquage de petites unités souvent dépourvues de moteur, comme les yoles... Quand le vent vient à manquer ! Sur le plan logistique, le prêt de matériel entre les communes existe également (scènes, barnums. etc.).


Dès les premières éditions à Concarneau, nous faisions partie de l'organisation à terre et j'ai pris le relais en intégrant l'équipe d'accueil de la flotte... "sous la flotte" !

En ce mardi 28 juillet, tout s'est bien déroulé malgré la grisaille qui a vite cédé sa place à un grand ciel bleu pour la soirée. Ouf ! Car on a connu des soirées très humides à Concarneau ! Grâce au plan de mouillage édité par Didier Picard et son équipe, aux bénévoles des associations et individuels, les bateaux ont rapidement trouvé leur place. A 18 H 15, tous les bateaux étaient au port. La fête a pu donc commencé en bénéficiant d'un large public, tant au repas d'équipages qu'aux spectacles. D'après "radio ponton", elle s'est terminée assez tard. On chantait encore sur les bateaux à 3 H du matin !

Le lendemain mercredi, départ à 10 H 00 du port de Concarneau pour rallier Port-Tudy à Groix. Beau temps, vent faible secteur W/NW. Les bateaux, petits et gros quittant le port de pêche, se retrouvent rapidement dans le goulet du passage avec les risques habituels de collisions ; il faut être prêt à la manœuvre, d'autant que, passé la ville close, l'autre partie de la flotte mouillée au port de plaisance vient se mêler au bal. Par prudence, nous n'avons que la grand-voile, bout-dehors à poste. Les spectateurs, massés sur les quais, applaudissent, prennent des photos devant le spectacle des 140 voiliers quittant le port ensemble. Les touristes débarquant d'un paquebot mouillé devant l'entrée n'en croient pas leurs yeux : ce défilé n'était pas prévu dans leur programme. Quelle chance !

La Tourelle de la Médée doublée, le cortège s'étire un peu, ce qui nous permet d'envoyer le flèche, à la sortie du chenal. Puis les voiles d'avant sont envoyées, cap sur Trévignon, et dès la marque des Soldats, la risée est au large. Nous allons la chercher derrière le thonier Biche qui vire pour envoyer son flèche. Skellig, plus à la côte, se rapproche, la Grande Hermine se mêle au jeu et Cap Sizun prend une option plus ouest. Le vent monte, le bateau s'exprime pleinement ; nous allons devoir virer lof pour lof avant la pointe de Pen Men. L'équipage est prêt ; tout se passe bien, il ne manque aucune tête après le virement !

Nous arrivons devant Port-Tudy à 15 H 45, ce qui nous permet d'entrer avant la sortie du courrier Groix/Lorient à 16 H 00. Merci aux "lazy jacks" qui nous ont permis d'y voir clair et de ferler rapidement la grand-voile dans une mer formée. L'entrée dans le port se passe sans problème malgré un vent traversier assez soutenu dans le bassin des pêcheurs. Nous effectuons un demi tour sur place, (merci également à Volvo ! ) et nous nous amarrons à couple de Skellig de Douarnenez. La meute arrive après le départ du courrier.


Le soir, le repas est servi au "château" sur la butte qui surplombe le port. Au menu, un très bon thon grillé ! Un groupe de joyeux et bons musiciens locaux, "les Renavis", nous enchantent avec leurs chants de marins, dont certains pleins d'humour.

Ensuite nous essayons, en redescendant vers le port, de trouver un bistrot ou l'on pourrait jouer de la musique avec d'autres musiciens. Chez "Beudeff" c'est déjà plein comme un œuf ; un groupe joue autour d'une table, personne ne bouge, on écoute religieusement. On a connu meilleure ambiance dans cet endroit mythique. Bref, nous partons en face - à l'auberge du pêcheur - dont le bar est sympathique. Nous avons l'autorisation de jouer. Et c'est parti ! Un autre musicien s'est joint à nous, la salle s'est remplie peu à peu dans une bonne ambiance et nous avons eu l'immense plaisir d'écouter un conteur de l'île raconter une histoire avant de chanter sa chanson écoutée tout aussi religieusement ; ces moments là sont rares.

Retour au bateau après minuit, dans le calme de la nuit.


Le Jeudi 30 août, le départ est fixé à 9 H 00. Anne nous quitte juste pour la journée afin d'embarquer sur Skellig. A peine sorti du port, c'est l'autoroute ; il n'a a pas de vent et il faut être au Bono à 16 H 00. Alors voile et moteur jusqu'au passage de la Teignouse, pendant que Marie-Claire initie Jean-François à la lecture d'une carte marine, au balisage et au point par relevés au compas (triangulation) avec report sur la carte.

Nous remontons tranquillement la flotte, en saluant par-ci par-là, les amis que nous rencontrons sur notre passage ; nous restons sous voiles pendant une demi-heure et voile/moteur jusqu'à l'entrée du Golfe où nous retrouvons nos amis de Port-La-Forêt quand le vent se lève dans la rivière d'Auray. André, sur Eon Moor, nous pousse à régater bord à bord au bon plein, à la même vitesse, tantôt derrière, tantôt devant avec beaucoup de plaisir et de concentration. L'équipage est au taquet pour exploiter la moindre risée et le moindre faux pas de l'adversaire.

Cela s'est terminé par le pot de l'amitié.

Nous attendons l'ordre de rentrer et, à 16 H 00, nous nous retrouvons à couple de Cap Sizun et Skellig, plus gros, sous le vieux pont du Bono ; un bon emplacement qui ne nécessitera pas de navettes. Soirée festive, repas devant le bassin et feu d'artifice tiré du vieux pont, nous étions aux premières loges ! Tout était protégé au mieux contre les retombées incandescentes mais nous avons retrouvé un amas de poussière sur le pont au réveil !


Vendredi 31, le réveil sonne à 5h45 ; ce n'est pas une vie ! Départ à 6 H 00, marée oblige ! Il fait frais et nous voilà tous agglutinés pour sortir, au moteur, de la rivière. A bord des bateaux, c'est le silence et la vigilance ; le petit déjeuner se prépare - merci Michel, abonné volontaire à cette fonction - qui, d'un seul coup, réconforte tout l'équipage. Tout à coup, je suis alerté par un équipier qui voit un des bateaux poursuivants nous foncer dessus ; je me retourne en sifflant de toutes mes forces afin que le barreur nous voie. Vraisemblablement fatigué, il avait manqué d'attention, plus de peur que de mal, tout est rentré dans l'ordre. Quand on n'a pas la possibilité de s'échapper pour éviter un choc à cause de la multitude de bateaux présents, il vaut mieux "gueuler" un bon coup ; la preuve, ça marche encore !

Plus le temps passe et plus il fait froid avec cette brise de terre - à peine 10° pour 7° à 8° en ressenti. On a beau s'équiper en multicouches de polaires et cirés, rien n'y fait. A la sortie du Golfe vers 7 H 30, nous prenons la décision d'aller nous réfugier au Crouesty pour y prendre un véritable petit déjeuner, bénéficier des douches et se refaire une santé.. Nous y arrivons à 8 H 00 et en repartons à 9 H30. La température est acceptable et les organismes sont un peu plus en forme pour la navigation.

Nous passons par le sud de Méaban en prenant soin de débarrasser le pont à la balayette "Marplich" des traces du feu d'artifice de la veille et en terminant par un rinçage à grands coups de seaux d'eau ! Le vent, faible à modéré, nous permet de remonter tranquillement vers La Trinité où nous sommes attendus vers 12 H 30. Nous rencontrons les bateaux de travail et comme nous sommes en avance pour entrer, nous faisons demi-tour, ce qui nous vaut de nous retrouver groupés à 5 ou 6 pour remonter dans la passe. Le spectacle est magnifique et le bateau de la SNSM local tourne autour de la flotte en nous faisant des signes d'admiration ! Ce sont aussi cela les grands moments de la Route de l'Amitié.

A 12 H 30, nous entrons, toujours après Skellig, dans le port de la Trinité qui nous fait bon accueil.


La Mission est accomplie et la passation des consignes est faite à Yvon.

Pour ces étapes, l'aventure s'arrête là avec trois autres membres de l'équipage. Nous rentrons sur Concarneau en laissant - non sans regrets - le bateau continuer sa route vers Belle-Ile avec une météo de rêve pour le lendemain. Bon vent...

Christian Le Berre


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