Les chantiers du port de Concarneau, des hommes à l’éclosion de bateaux fantômes.

"Port de Concarneau, zone industrielle portuaire et réparation navale, accès règlementé". J’y passe plusieurs fois par mois, parfois par semaine. Depuis des décennies.

A chaque traversée des quais du Moros, les couleurs me saisissent. Les ocres, les rouilles dominent au sein d’un patchwork de métaux tourmentés. J’ai l’impression d’y avoir souvent croisé Corto Maltèse sortant de son journal de bandes dessinées sur les ports du bout de monde. Mais non... Au bout des quais du Moros ce serait plutôt sorti du journal de Piriou ! Et d’autres…

Les accoucheurs de carènes, décapent, réparent, soudent, assemblent les tôles, complètent leurs peintures abstraites avec des gestes posés, soulèvent leurs enfants d’acier, les enchaînent, les déposent aux rails des eaux, Le mouvement de la vie active y parait lent.

Mais, un matin, sans vraiment que l’on comprenne quand et pourquoi le cocon s’est déchiré, les fantômes qui semblaient dormir sous leurs voiles blancs sont à quai. Les soignants casqués s’activent comme en service d’urgence. La lenteur apparente parait s’être métamorphosée en rapidité contrôlée. Le grand gris, le bolincheur bariolé de bleu, le brise-glace rouge vif, le chalutier noir et blanc, tous ont éclos au fil des jours. J’ai humblement emprunté, depuis l’extérieur, l’image des êtres du Moros et de leurs créations maritimes. Une pensée pour eux au moment des efforts sur le bois du Marche-Avec.

N.B. Aucune exploitation commerciale n'est faite de ces clichés. Les situations ont été saisies pour rendre hommage au monde maritime du port de Concarneau. Si des lecteurs, se reconnaissant, désirent qu'une photo soit retirée du diaporama, ils peuvent le demander en écrivant à cotremarcheavec@hotmail.com. Le ou les clichés concernés seront retirés conformément au respect du droit à l'image.